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Philippe Vasseur à la galerie Claudine Legrand


Philippe Vasseur expose à la galerie Claudine Legrand, Paris 6e, du 10 juin au 3 juillet 2021.

Découvrez le texte de Ludovic Duhamel :

Peu importent les raisons pour lesquelles on apprécie une peinture. Elles nous sont personnelles (un autre regardeur ne verra pas exactement le même tableau, ne ressentira pas exactement la même émotion devant l’œuvre d’art) et, la plupart du temps, elles sont un peu mystérieuses (pourquoi tel tableau plutôt que tel autre ?). Pour ma part, j’ignore pourquoi la peinture de Philippe Vasseur provoque en moi cette adhésion immédiate. Je suppute (je ne me prive pas de supputer, c’est d’ailleurs très à la mode de supputer, et nous vivons une époque où les supputations de tous ordres vont bon train, de ce genre de train qui bringuebale à chaque soubresaut de l’actualité) que le climat de ses tableaux éveille en moi quelque chose qui, depuis les premières lectures de l’enfance, s’émeut au spectacle d’un monde mouvant, aux frontières du merveilleux – entre Le Pays où l’on n’arrive jamais d’André Dhôtel et Le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier. Mais, peut-être est-ce plutôt la palette chromatique employée par Philippe Vasseur qui déclenche cette attirance particulière, ses ocres, ses gris, ses bleus qui exercent un attrait duquel je ne peux me défendre ? A moins que cela ne soient ses architectures épurées et énigmatiques, omniprésentes, qui ressuscitent en moi les paysages oubliés des songes ? Ou encore ses personnages à demi effacés – on dirait qu’ils ne font que passer – qui me touchent par la façon avec laquelle le peintre les révèlent à mon regard, et qui sont comme les résurgences de quelque mémoire enfouie. Peu importent les multiples raisons de mon attachement à cette peinture. L’art de Philippe Vasseur s’offre à toutes les sensibilités, sans distinction d’aucune sorte, et chacun y trouvera matière à rêver. Il nous immerge au cœur d’une figuration intimiste, dans l’étrangeté sereine d’espaces à peine suggérés où le temps semble, non pas s’être arrêté, mais refléter en simultané d’autres instants, tel une sorte de mille-feuilles constitué de strates poétiques dialoguant entre elles, et nous rappelle avec acuité à quel point la réalité se nourrit de métamorphoses successives, à quel point elle échappe à toute forme de raison, d’entendement, que l’on peut, au mieux, en approcher l’essence, la quiddité, comme disent les philosophes, qu’elle est insaisissable

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